samedi 14 février 2009

A quelle personne rattacher Claude de Chérisey ?

Vous êtes chercheur, historien ou tout simplement curieux ? Nous serions reconnaissant à toute personne qui pourrait nous aider à résoudre ces énigmes généalogiques de famille. N'hésitez pas à nous contacter ou à réagir à cet article par un commentaire, même avec de faibles indices.

Claude de Chérisey était avec Philippe de Neunhem, Susanne de Neunhem, Marguerite de Chambourg, Jeanne de Monterby, Henriette des Armoises, Catherine de Ston, Françoise de Chambourg, dame et abesse de l'abbaye de Sainte-Marie de Metz.

C'est Philippe de Neunhem qui fit rédiger, en 1645, le code des statuts, constitutions et droits de l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Dames de Metz.

Se trouve la délibération, en date du 4 mai 1638, par laquelle les huit dames qui composaient alors la communauté assemblée capitulairement , déclarent les accepter avec ferme résolution de les observer et d'en imposer l'observation à toutes les dames futures, en leur faisant opposer leur signature à la suite des leurs, lors de leur réception au voile . Et, en effet, on retrouve l'engagement et la signature de toutes les dames et abbesses qui suivirent, jusqu'en 1729.


Dans l'avant-propos, par lequel ce code débute, il est déclaré « que pour ce qui a été pieusement
et saintement ordonné par nos devancières, afin qu'il demeure ferme et stable... avons fait rédiger par écrit la forme et manière de vivre qui sont pratiquées et se pratiquent dans nostre dite abbaie, tirés des titres, registres et institutions que nous avons par devers nous,lesquels étant en lettres anciennes el gothiques, très-difficiles aux filles de lire et entendre, avons jugé nécessaire de les faire mettre et rédiger en constitution et règlements, avec caractères communs el modernes, afin qu'elles se fassent cognaislre aussy éminentes en vertu qu'elles sont
en qualité.... ».

Celte constitution est divisée en huit chapitres :
CHAPITRE Ier. — De l'état de l'abbaye en général. — Ce chapitre commence ainsi : « L'abbaye de Sainte-Marie est immédiatement subjecte au saint-siège, exempte de la juridiction de l'ordinaire, tant en vertu d'une possession immémoriale légitimement prescrite, que par bulles apostoliques de plusieurs souverains pontifes et diverses déclarations des évêques de Metz Cette abbaye ne peut faire au meilleur temps qu'un corps composé de douze dames d'extraction noble. » Vient ensuite l'établissement de la prébende', le droit de jouissance viagère de la maison
affectée à chaque religieuse, le congé de trois mois qu'elles peuvent prendre chaque année, leur obligation de faire l'office divin « en la façon des chanoines», la réunion chapitrale du jour de la saint Benoît, et les cérémonies qui s'y font.
L'article 11 de ce chapitre établit le droit des dames de prendre des jeunes filles avec elles, au-dessus de douze ans, avec l'aveu de l'abbesse. L'article 12 dit que quand elles se marient « il est d'usage d'en prendre la permission de sa sainteté et de la dame abbesse. »

Le chapitre II traite de la réception au couvre-chef et au voile et des « qualités à ce requises. »
L'article 1 dit que les filles qui désirent être reçues doivent être « d'une bonne santé et composition de corps, sans vice et difformité, nées en légitime mariage de père et mère catholiques, nobles de huit lignées, quatre du côté paternel et quatre du côté maternel. » Elles peuvent être reçues dès l'âge de sept ans. La dame dont c'est le tour d'apprébender présente sa nièce lorsqu'il y a une vacance, et si les dames trouvent qu'elle réunit les qualités requises elle est reçue avec des cérémonies dont le détail est intéressant; un an après avoir reçu le couvre-chef elle reçoit le voile; fait un stage d'un an clans l'enclos de l'abbaye, puis est mise en possession. « de tous les droits de son état. » Suit le détail du costume, qui est fort simple,
mais de forme plutôt séculière que religieuse : la serge, la futaine, la toile et le crêpe sont les seules étoffes qui y soient employées.

Le chapitre III est relatif à « l'office divin, messe, confession et communion », aux devoirs journaliers des dames el aux fonctions des chanoines qui disent la messe et dirigent l'office.
Le chapitre IV établit le droit des dames de sortir de l'abbaye pour visites ou affaires, mais avec permission de l'abbesse.

Le chapitre V « de la correction » établit qu'aux jours de Pâques, Pentecôte, Assomption, Toussaint, Noël et Annonciation, il y a réunion du chapitre, el là, aveu des fautes et réprimande de l'abbesse, échange de pardons réciproques, et au besoin, punition d'une dame coupable, « conformément aux saints canons. »

Le chapitre VI est relatif à l'élection de l'abbesse. Lorsque cette dignité est vacante, les dames se réunissent en chapitre, en présence de notabilités nobiliaires et ecclésiastiques qui y sont invitées et choisissent leur abbesse au scrutin et à la pluralité cles voix. La dame élue
est conduite en choeur par deux « chevaliers gentilshommes » et on chante le Te Deum. Mais l'installation solennelle n'est faite et le serment n'est prêté que lorsque la confirmation elu roi et celle du saint-siège ont été obtenues.

ll est dit dans le chapitre VII « de la nomination etcollation des prébendes » que les prébendes vacantes se confèrent par la dame abbesse et les autres dames, selon un tour réglé, le tour de l'abbesse revenant deux fois de suite..« Celles qui nomment s'appellent tantes et les nommees s'appellent nièces. »

Le chapitre VIII traite avec de grands détails des cérémonies qui précèdent et suivent la mort des dames et de l'abbesse, des testaments.et des anniversaires. Ce chapitre respire un remarquable caractère de confraternité et de piété charitable envers celles que la mort a
enlevées.

Source: Mémoires de l'Académie nationale de Metz - 1864